Les deux amis partagent la même passion pour la bière et la musique. Ils ont commencé à brasser leur propre bière il y a quelques année, dans la buanderie d’un petit appartement. Ils ont essayé et tâtonné jusqu’à ce qu’ils réalisent une bonne bière – qui leur plaise vraiment.
Bali et Lukas ont affiné leur bière progressivement au fil des ans et se sont installés à un moment donné dans leur petite brasserie actuelle sur le site industriel de Berne Bümpliz. Là-bas, ils élaborent différentes sortes de bière, qu’ils dégustent et améliorent encore. Les bières Schuum sont de plus en plus appréciées, et les Bernois se pressent aux ventes au quai organisées régulièrement. Les deux brasseurs n’ont toutefois pas de recette secrète. Si ce n’est qu’ils consacrent du temps à leur bière. Ils la laissent fermenter jusqu’à quatre semaines avant de la mettre en bouteilles. La bière Schuum est synonyme de qualité et de petites quantités.
Notre bière est véritablement un produit artisanal, fabriqué avec passion.
À deux pas de la micro-brasserie se trouve la piscine en plein air de Weyermannshaus, le plus grand bassin de natation d’Europe et le point de rendez-vous de nombreux locaux. Mais lors des chaudes journées d’été, les rives de l’Aar sont un lieu incontournable. Se baigner dans l’Aar est une tradition que l’on ne retrouve guère dans d’autres villes. L’Aar est en quelque sorte la ligne de vie des Bernoises et Bernois. Ouvriers ou politiques aiment y plonger pour se rafraîchir. Bali et Lukas apprécient la piscine et la rivière, mais on les croise plus facilement sur la terre ferme. S’ils ne sont pas en train de brasser leur bière, on les trouvera au local de musique du groupe Troubas Kater, dont Bali est le batteur. Le local Groovefactory se trouve à proximité du centre culturel Dampfzentrale, à deux pas de l’Aar.
De prime abord, la bière et la musique n’ont pas grand-chose en commun. Mais pour Bali: «Je ne me vois pas comme un artiste, mais plutôt comme un artisan.» Troubas Kater est un groupe qui compte huit musiciens, un joli patchwork, comme il se qualifie volontiers. Tous sont d’anciens musiciens de rue. Ils chantent en dialecte, font du rap, de la chanson à texte, du folk, du rock, du hip hop «et tout ce qui nous vient à l’esprit». Ils jouent dans des petites salles intimistes, mais se sont également produits lors de grands festivals en plein air, comme le Gurtenfestival, sur la montagne emblématique de Berne. Ils ont écrit quelques chansons qui sont devenues cultes pour les Bernois car elles reflètent parfaitement le rythme de cette ville.
Mais alors le rythme bernois, c’est quoi? Bali le décrit ainsi: «C’est un rythme légèrement plus lent que celui d’autres villes. Du coup, tout ce que les habitants de la région font est de bonne qualité. Car on prend davantage son temps ici. Et chacun peut prendre son temps parce que personne ne s’attend pas à ce que les choses se fassent du jour au lendemain. «Je vais voir…» est un peu la devise à Berne. Cela signifie qu’on s’accorde la liberté de réfléchir à la chose tranquillement. Par contre, si l’on dit qu’on s’en occupe, on le fait jusqu’au bout. Pas vite, mais bien, justement.»